Artportrait : interview avec une sexologue de Montfort l'Amaury
Avec grande plaisir je vous présente Maryna. Elle est venu chez moi pour avoir des portraits professionels pour son site. Et parceque son métier est interessant, j'ai décidé de faire un blog!
1. Vous êtes une sexologue, qu'est-ce que cela signifie
réellement?
Un(e) sexologue est un(e) professionnel.le qui est qualifié.e pour aider les
consultant(e.s) (hommes, femmes, couples) à ressoudre les problèmes liés à leur sexualité et même plus largement, à leur santé sexuelle. Il peut s’agir de troubles et de dysfonctions comme les
troubles du désir qui sont aujourd’hui répandus chez les hommes comme chez les femmes. Ou encore, de l’absence du plaisir lors de relations intimes voire à la présence de la douleur liée à
l’activité sexuelle. Cette problématique touche d’avantage les femmes (anorgasmie, dyspareunie, vulvodynie) mais peut concerner aussi les hommes (phimosis, maladie de Lapeyronie). Tandis que chez
les hommes les motifs de consultations le plus souvent sont la dysfonctionérectile ou l’ejaculation précoce.
Selon ses compétences, un sexologue peut accompagner des personnes qui se
posent des questions sur leur orientation sexuelle, leur genre, leurs pratiques sexuelles etc.
Contrairement à d’autres pays comme le Canada, en France il n’y a
pas d’encadrement législatif de ce métier et de la formation qui permet d'y accéder. Différentes formations - privées ou universitaires - existent, mais une personne peut
s’auto-proclamer sexologue aussi.
Le cursus universitaire (diplôme inter-universitaire) est accessible
uniquement aux médecins, sages-femmes, infirmières, psychologues cliniciens, kinésithérapeutes, pharmaciens et conseillers conjugaux.
La sexologie ne peut donc pas être le premier métier. C’est une
spécialisation qui s’ajoute à un métier de base. Par exemple, je suis conseillère conjugale et psycho-sexologue. C’est à dire que je ne prescris pas de médicaments ou d'analyses et je n’ausculte
pas mes consultant.e.s car je ne suis pas médecin. Je m’occupe donc de troubles ou dysfonctions qui ne sont pas organiques mais psychologiques.
Alors, une personne qui souhaite consulter un.e sexologue a intérêt
de vérifier le parcours de ce dernier.
Aujourd’hui être épanoui.e dans sa sexualité devient de plus en plus
important. On parle de la santé sexuelle, qui est définie par l’organisation mondiale de la santé comme « un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la
sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir
et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence».
Alors c’est tout à fait légitime et recommandé de se
préoccuper de sa santé sexuelle et de consulter un.e sexologue quand la personne yrencontre des problèmes.
2. Est-ce difficile pour les gens de faire appel à un sexologue?
Ce n'est pas quelque chose que l’on partage facilement. "J'ai rendez-vous chez le coiffeur cet après-midi" -est plus facile à partager avec vos amis.
Je pense que cela n’est pas
évident. Il faut d’abord admettre qu’un problème existe ce qui n’est pas
facile en soi. Puis trouver un(e) spécialiste et franchir la porte du cabinet, livrer ses expériences et ressentis intimes.
Donc oui, je pense que c’est difficile et malheureusement j’en
souffre aussi car assez souvent les gens se mobilisent, prennent un RDV mais à l’heure due face-à-face... ils n’osent pas venir. Ces désistements de dernière minute sont pénibles pour mon activité et découragent les consultant.e.s.
3. Comment cela fonctionne-t-il lorsque vous êtes interrogée sur votre travail en privé lors de fêtes? Quand
on parle travail avec un avocat, ou un jardinier pour demander des conseils, c'est différent n’est-ce pas? Mais peut-être qu'avec un verre de vin les gens deviennent curieux et ils
posent des questions.
Je suis fière de mes métiers et de ce que je fais. J’aime l’idée que je peux aider les gens de se sentir mieux, de se sortir des schémas défaillants, de renouer avec leur corps, avec
leur partenaire, avec leur sensualité; de retrouver le plaisir et l’épanouissement dans des échanges relationnels et sexuels.
Alors je ne suis pas gênée de parler de ce que je fais. Mais comme tout professionnel.le je le suis au travail. A table avec mes ami.e.s je suis une personne qui n’est pas entièrement définie par
son activité professionnelle. J’ai d’autres centres d’intérêt et j’aime écouter les gens.
D’ailleurs assez souvent quand j’annonce mon métier les gens restent un peu « surpris » et neme questionnent pas plus. Cela s’explique par le fait que peu importe notre âge, statut conjugal,
occupations, nous avons tous et toutes une sexualité et malgré tout c’est encore un sujet tabou.
4. Comment êtes-vous devenue sexologue? Comment ont réagi vos connaissances?
5. Est-ce que les gens pensent que vous avez une forte libido parce que vous etes sexologue?
Je pense que les gens qui souhaitent résoudre leurs problèmes cherchent plutôt quelqu’un avec un parcours convaincant et ne fantasment pas trop sur mes qualités personnelles.
Afin d’y parvenir je fixe un cadre de consultation clair et je soigne mon image « virtuelle ». J’ai un site professionnel et une présence professionnelle sur les réseaux sociaux où je partage mes travaux ou des articles intéressants ce qui est une façon de montrer la passion pour mon métier et mon professionnalisme.
Il m’arrive assez souvent de recevoir des messages et des appels « bizarres » me demandant une consultation « plus longue que d’habitude » où la personne devrait être... punie, massée, masturbée et autre, selon ses fantasmes. Parfois je reçois des SMS extrêmement directs et vulgaires.
Sans exception, se sont des hommes qui se permettent une telle attitude. Et cela est lié à leur éducation personnelle ou plutôt son manque, mais aussi aux normes de notre société qui pardonne facilement de tels comportements au nom de mutiques « besoins sexuels ».
6. Quelle est la chose que vous preferez dans votre travail?
J’aime le contact avec les consultants qui viennent me voir afin de trouver une ou des solutions à leur problème ou leurs problèmes. Mais c’est l’idée de pouvoir les aider dans la recherche de leurs réponses qui est la partie la plus gratifiante de mon travail.
Contrairement aux coaches je ne donne pas des réponses toutes prêtes ni des conseils directs. J’aide à la réflexion avec mes connaissances professionnelles, mais la solution appartient aux consultants ce qui la rend efficace.
7. Y a-t-il aussi des côtés moins agréables?
Comme tout métier d’aide la sexologie et le conseil conjugal sont des métiers où on reçoit les gens, les couples, les familles qui traversent des moments difficiles. Parfois leur histoires sont impressionnantes et peuvent perturber.
C’est extrêmement désagréable.
9. Avez-vous un bon conseil pour les personnes qui profitent peu ou pas de sexe? Le sexe rend-il heureux? Son manque rend-t-il malheureux?
Si une personne n’a pas ou a peu de relations sexuelles, mais n’en souffre pas et « en profite » quand l’occasion se présente, c’est que tout va bien pour elle. Il y a des personnes qui se disent asexuelles et n’ont pas besoin de sexe pour exprimer leurs émotions pour leur partenaire. D’autres « subliment » cette partie de leur libido en la dirigeant vers d’autres activités comme travail, sport, création.
Si, au contraire, quelqu’un souffre de l’absence de relations sexuelles ou quand il/elle a de telles relations il/elle n’en profite pas (par ex. n’ont pas de désir ni de plaisir, ou acceptent de les avoir pour correspondre aux normes sociales, pour ne pas perdre leur partenaire ou sous une quelconque contrainte), c’est une bonne raison de se poser des questions et, peut être, d'aller chercher des réponses avec un.e professionnel.le.
La notion de souffrance personnelle serait alors la clé pour déterminer s’il s’agit d’un problème ou pas.
10. Il s'avère que les jeunes commencent à avoir des relations sexuelles beaucoup plus tard maintenant, de quoi cela vient-il?
En France l’âge moyen du premier rapport sexuel n’a pas changé depuis 30 ans: c’est 17,5 ans.
Dans cette moyenne il y a des jeunes qui ont commencé leur vie sexuelle à 12 ans et ceux qui l’ont fait à 35...
Donc l’ère de l’internet n’a pas avancé ni reculé l'âge du premier rapport sexuel.
11. Je n'ai jamais eu d'éducation sexuelle proprement dite à l'école, même en Hollande, ou tout est ouvert sur la sexualité.
Quelle est votre opinion sur l'enseignement des bases et sur les choses plus intimes telles que l'orgasme?
Est-ce que c'est quelque chose que vous devez découvrir vous-même ou est-ce aussi une chose à apprendre à l'école?
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